C’est une difficulté ressentie par de nombreux élèves. Ils savent leur leçon, ont fait des exercices, mais sont en difficulté au moment de l’évaluation car ils ne retrouvent pas ce qu’ils ont appris. Ils ne font pas le lien entre le cours d’un côté, et l’exercice ou la question qui est posée de l’autre.

Les techniques vues précédemment pour mettre du sens sont pertinentes pour résoudre cette difficulté. S’être posé des questions, avoir créé de nouveaux liens entre les connaissances, les avoir organisées différemment, permet de se préparer à plus de questions de réflexion. Réfléchir consiste en effet à aller chercher dans ses connaissances la réponse à une question. C’est une compétence qui s’entraîne.

Pour les plus jeunes, les jeux de type « enquête policière » constituent un bon entraînement.

Un crime a été commis, et le texte qui raconte ce qui s’est passé donne des indices. L’enfant doit lire en cherchant ces indices. Par exemple : il y a des miettes sur la scène de crime, et un des personnages est tout le temps en train de manger des gâteaux. Ces jeux sont de bons exercices pour entraîner le jeune lecteur :

– à lire en ayant un objectif : il cherche des informations en lien avec ce qui est dit sur le crime. Par exemple, qu’il y a des miettes près de la victime : qu’est-ce qui peut bien faire des miettes?

– à faire des liens entre les informations. Par exemple, le lien entre les miettes et le fait de manger des gâteaux.

Pour les plus âgés, la recherche d’indices doit être anticipée dès l’apprentissage de la leçon.

Il doit chercher à quelle question répond ce qu’il est en train de lire.

En Sciences, en Histoire, il peut commencer par des questions simples. Si la leçon de SVT explique qu’il y a deux types d’éruptions volcaniques, effusive et explosive, la question de base sera : quels sont les différents types d’éruptions ? Ce sont d’ailleurs des questions que les parents posent naturellement quand ils font réviser les leçons. Ce procédé est bien plus efficace que la récitation, cela a été dit dans un précédent épisode de podcast (enfin il me semble !).

En mathématiques, pour les formules en Sciences, en latin, l’entraînement à la recherche d’indices est plus complexe. Il est également très formateur pour l’esprit. Ce n’est pas un hasard si le latin et le grec, puis les mathématiques, ont été des matières reines pour la formation et l’évaluation des élèves.

La question à se poser est : qu’est-ce qui me permet de savoir que je vais pouvoir utiliser cette formule ou cette règle ? Il s’agit de s’entraîner à repérer, dans les exercices et problèmes, les indices qui permettent de faire le lien avec une formule.

Exemple typique : en géométrie, dès qu’il y a un angle droit, l’élève doit penser au théorème de Pythagore. Des nombres comme 25 ou 36 doivent tout de suite évoquer un nombre au carré. En physique, le fait qu’une vitesse soit donnée dans un énoncé doit faire penser à toutes les formules vues en cours qui contiennent la vitesse.

L’objectif est donc d’apprendre dans les deux sens :

– quand une formule est donnée, je sais chercher les éléments qui permettent de faire

le calcul. C’est ce que la plupart des élèves savent faire.

– quand elle n’est pas donnée, je sais identifier les éléments qui permettent de deviner quelle formule je dois utiliser. Les élèves pensent moins souvent à faire cela.

Cet épisode est proposé par Anne-Paule DUBOULET

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Bien souvent, les leçons s’enchaînent sans que les élèves ne fassent de liens ou dégagent une logique d’ensemble. Les enseignants déplorent le fait qu’ils oublient un chapitre sitôt l’évaluation terminée, et ne font pas de liens avec les chapitres suivants.

Comment faire pour y remédier ? Comment donner du sens à une leçon, puis plusieurs chapitres d’une matière ?

Une technique consiste à « déconstruire » l’organisation des leçons.

L’objectif est de trouver une autre logique, une autre organisation des connaissances que celle proposée par l’enseignant. Cela peut être fait pour une leçon, pour un chapitre, voire pour plusieurs chapitres d’une même matière.

L’idée est de faire une carte mentale sur une notion transversale.

Par exemple, en Histoire, on utilise le fait que certains personnages sont récurrents. On fait alors une carte mentale sur l’un d’entre eux. Par exemple, avec le cours à portée de main, on fait une carte sur le général de Gaulle, en y plaçant tout ce qu’on a vu sur lui. L’élève va aller « piocher » des informations dans différents chapitres pour les articuler différemment.

C’est une carte qui se fait au brouillon, le cours sous les yeux, sans consacrer de temps à l’esthétique. Cependant, l’élève pourra décider de mettre au propre une carte dont il juge qu’elle l’a bien aidé à comprendre un chapitre et en avoir une vision globale.

Un élève qui n’aime pas les cartes mentales peut faire cet exercice en rassemblant sur une page tout ce qui concerne une notion, en cherchant à organiser les informations différemment.

Si l’élève rédige ses cartes en utilisant également son manuel et quelques vidéos choisies sur Internet, il agrégera les connaissances bien plus efficacement que s’il se contente de lire son cours, puis lire le manuel, puis visionner quelques vidéos.

Cet exercice va conduire l’élève à se poser des questions, et à chercher les réponses pour compléter sa carte ou sa fiche. Il va progressivement mettre du sens dans les informations, en les organisant d’une façon différente.

Il arrive que des élèves disent qu’ils comprennent au moment de l’évaluation, en réfléchissant aux questions. Ce « symptôme » révèle le fait qu’ils ne se sont pas assez questionnés, les questions émergeant au moment de l’évaluation, donc trop tard. Cet exercice de réorganisation des informations sur une notion va l’entraîner à ce questionnement.

L’objectif est toujours de changer l’angle de vue sur la leçon, de créer de nouveaux liens.

C’est ainsi que le sens va jaillir. Et l’intérêt suit naturellement.

Par exemple : la notion de « dorsale océanique » apparaît dans plusieurs leçons du programme de SVT de 4ème. Faire une carte mentale rassemblant tout ce qu’on a appris sur cette notion, en ayant le cours et le manuel sur les yeux, permet à la fois

– De faire des liens entre les leçons

– De réactiver les connaissances plus anciennes, si les leçons se sont étalées sur l’année scolaire.

Ensuite, regarder une vidéo éducative en ayant pour objectif de compléter ce qu’on a écrit sur les dorsales océaniques rend le visionnage utile. Il permet de compléter et ancrer les connaissances.

Cet épisode est proposé par Anne-Paule DUBOULET

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Une leçon est un ensemble cohérent de connaissances faisant partie d’un thème précis, plus ou moins large. Par exemple : une leçon d’Histoire au lycée sur la Guerre froide, une leçon de 4ème sur le volcanisme. L’enseignant a construit son cours en suivant une certaine logique, et les élèves ont une tendance naturelle à l’apprendre dans l’ordre, en suivant cette logique. Souvent, les questions posées en évaluation contiennent des mots-clefs permettant de faire un lien direct avec la partie du cours dans laquelle se trouve la réponse. L’élève qui a appris sa leçon peut alors s’en sortir. Le problème est qu’au fil des années, les attentes changent, et cette façon linéaire d’apprendre ne suffit plus. De plus, elle est souvent source d’ennui, lorsque les élèves se contentent d’apprendre leur cours depuis le début jusqu’à la fin. Comment faire, alors, pour mettre du sens dans une leçon et la rendre attrayante pour bien l’apprendre ?

Première méthode : illustrer le cours

Cela consiste à chercher des photos, des illustrations, afin d’avoir plus de supports visuels sur la leçon. Mettre une image sur un mot permet à tous les élèves de comprendre la signification de ce mot. C’est valable même pour ceux qui, par la suite, n’utilisent pas leur mémoire visuelle. L’image est là au tout début du processus de compréhension, pour donner du sens.

C’est encore mieux de proposer plusieurs images, d’avoir plusieurs exemples. Ainsi pour le terme « clef de voûte », dans un cours d’Histoire sur la construction des églises, on pourra chercher différentes photos, des schémas, des peintures,.. Internet est une parfaite ressource pour cela, en plus du manuel scolaire.

Lorsque l’enfant a vu plusieurs images, laissez-lui le temps de repenser à ce qu’il vient de voir. Ce temps d’évocation mentale est la clef pour que le cerveau enregistre la nouvelle connaissance. Ce principe est valable aussi pour le visionnage d’une vidéo : il faut lui donner le temps de repenser à ce qu’il vient de regarder.

Pour un mot qui ne peut pas être illustré, trouvez différentes phrases qui l’emploient. Par exemple, plusieurs phrases avec le mot « onéreux », dans différents contextes : « j’économise pour faire un voyage onéreux », « après l’orage, j’ai dû faire des réparations onéreuses sur ma toiture». C’est en pensant à ces phrases concrètes que l’enfant mettra petit à petit du sens sur le mot.

Deuxième méthode : les questions naïves

Bien souvent, les élèves savent répondre à des questions assez élaborées sur leur cours, mais sont embarrassés par une question toute simple. C’est le signe d’une compréhension superficielle.

Par exemple, un élève sait quel type d’éruption caractérise le volcan du Poas au Costa-Rica, mais ne sait pas placer le Costa-Rica sur une carte du monde. Cela révèle qu’il a appris un nom de lieu sans mettre de sens sur ce lieu.

Ou bien il connaît les dates de différents évènements de la 2ème guerre mondiale, mais a besoin de réfléchir un instant pour savoir lequel a eu lieu avant l’autre. Cela montre qu’il a appris les dates sans mettre de sens, et sans se questionner sur les relations de cause à effet par exemple.

Pour trouver ces questions naïves, imaginez ce que demanderait un enfant, ou quelqu’un qui ne connaît rien au sujet. Les questions de base sont aussi pertinentes : Qui est-ce ? Où est- ce ? Comment fait-on ? Quand est-ce que cela a eu lieu ?

Un bénéfice secondaire de ces astuces permettant de mettre du sens sur une leçon est qu’elles la rendent moins ennuyeuse.

Quand un simple mot évoque tout de suite beaucoup de choses connues, l’intérêt est stimulé. D’un coup, le Costa Rica devient ce pays d’Amérique du Sud, à la végétation luxuriante, où pousse le café que les parents boivent le matin, et où se trouve un volcan qui a des éruptions explosives. Des liens se sont créés. Le savoir acquiert du sens. La compréhension et la mémorisation se mettent en place.

Cet épisode est proposé par Anne-Paule DUBOULET

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Les enseignants déplorent une baisse de la culture générale des élèves. Ils observent un savoir parcellaire, sans organisation ni hiérarchisation des informations. Les élèves ne donnent pas de sens à leurs connaissances, ils se contentent de juxtaposer des informations.

En même temps, les vidéos éducatives, sur les réseaux sociaux, remportent un grand succès. Elles traitent de l’Histoire, des sciences, de l’orthographe… le plus souvent avec un montage dynamique, de l’humour, des faits frappants. Elles sont le plus souvent très courtes, quelques minutes.

N’est-ce pas paradoxal ? Un manque de culture malgré un visionnage parfois intensif de vidéos qui diffusent du savoir ?

Cela ne l’est en fait pas tant que ça. Construire son savoir, sa culture générale nécessite :

– Premièrement de mettre du sens dans ce qu’on voit, entend ou fait ;

– Deuxièmement de le relier à quelque chose qu’on connaît déjà.

Regardons de plus près ces deux étapes.

Premièrement, pour donner du sens, il est nécessaire de passer par un temps d’évocation mentale de ce qu’on est en train de lire ou regarder.

Prenons un contre-exemple : ce qui se passe lors du « binge watching ». Cette expression désigne le fait de regarder des séries télé en continu, sans s’arrêter. Regarder à la suite les 15 épisodes constituant une saison d’une série, ce qui peut durer 6 heures, est du binge watching. L’inconvénient de cette façon de consommer des programmes audio-visuels est qu’elle ne donne pas le temps de penser à ce qu’on est en train de regarder. Les images défilent, de même que les dialogues, sans que le cerveau ait le temps d’imprimer.

Conséquence : tout ce qui a été vu et entendu ne s’inscrit pas dans la mémoire. A la fin du visionnage, la personne sera bien en peine de raconter en détail tout ce qui s’est passé. Il lui restera la trame et quelques scènes qui l’ont frappée. Cela ne l’a pas empêchée de prendre du plaisir. Simplement, il ne lui en reste rien après coup.

C’est une première raison pour laquelle un ado qui a regardé pendant des heures des vidéos qui ont pourtant un intérêt pédagogique, n’en retient pratiquement rien. Son cerveau n’a pas eu le temps de se l’approprier. Il lui aurait fallu du temps pour « coder » ce qu’on lui présente.

Deuxièmement, construire son savoir nécessite de faire des liens entre les informations.

Comprendre quelque chose consiste en effet à le relier à quelque chose qu’on connaît déjà. C’est tout le travail de l’enseignant que d’ajouter de nouvelles connaissances en les rattachant à ce qui a été vu auparavant. Ainsi, un élève qui regarde une vidéo qui raconte une anecdote amusante sur le général de Gaulle lorsqu’il était à Londres, n’en fera rien et l’oubliera vite s’il ne fait pas un lien avec qui était le général de Gaulle, ce qu’il faisait à Londres, quand, pourquoi, etc. Tout se passe comme si les briques de construction d’un édifice étaient éparpillées sur le sol, au lieu d’être assemblées entre elles avec un plan d’ensemble.

Nous verrons dans les épisodes suivants comment faire pour rendre ces vidéos, dont les ados sont friands, utiles à la recherche de sens et à la construction du savoir.

Cet épisode est proposé par Anne-Paule DUBOULET

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Dans un autre épisode  « Les fiches de révision, est-ce vraiment utile ? » nous avons vu que, pour être utile, la fiche de révision doit vous permettre de réaliser au moins l’une des trois opérations mentales indispensables aux apprentissages : comprendre, mémoriser et réfléchir.

Pourquoi faire des fiches vous aiderait-il à mieux comprendre et réfléchir ? 

Dans cet article, je vous propose de :

• Vous rappeler ce qu’il faut faire pour comprendre et pour réfléchir, 

• Voir en quoi les fiches peuvent vous apporter une aide précieuse,

• Vous présenter différents types de fiches pour enrichir vos méthodes de travail

Comprendre et réfléchir

Qu’est-ce que « comprendre » ?

Il existe 5 questions qui permettent d’approfondir la compréhension, elles peuvent être posées quel que soit le contenu du cours.

« C’est quoi ? » Cette question permet de définir la notion : la formule du théorème en mathématique, le concept en SES ou en philosophie… Définir suppose de connaitre le sens de chacun des termes employés

« Pour quoi faire ? » Se poser cette question suppose d’anticiper l’usage concret de ce que vous voulez comprendre.  Quel type de problème cette connaissance va-t-elle vous permettre de résoudre ?

« Comment ? » Quelle est la démarche à suivre pour utiliser cette connaissance ? Comment introduire ce concept dans une dissertation ? Comment utiliser cet outil mathématique dans un exercice ? Il s’agit de maitriser le mode d’emploi pratique de la notion ou de l’outil concerné.

« Avec Quoi ? » C’est parce que vous aurez une vue d’ensemble du sujet que vous pourrez organiser vos connaissances et les réutiliser au moment opportun. Il s’agit donc de remettre cette notion ou cet outil dans son contexte : chapitre du cours, mouvement de pensée, contexte historique … La mémoire fonctionne par liaisons et par associations : Avec quelle autre connaissance pouvez-vous mettre celle-ci en relation ?

« Pourquoi ? » D’où vient cette notion ? Quelle est la démonstration de ce théorème ? Pourquoi cet outil a-t-il été conçu ? Il s’agit de développer une curiosité pour les conditions d’apparition de cette connaissance. Ces informations constitueront des liens supplémentaires pour la mémoriser.

Alors, pourquoi les fiches de révision vous permettraient-elles de mieux comprendre ?

Tout simplement parce que faire une fiche vous conduit à répondre aux 5 questions de la compréhension. Il s’agit donc d’une démarche concrète et efficace pour approfondir vos connaissances et savoir-faire.

C’est pourquoi utiliser une fiche toute prête n’a pas la même efficacité.

 Qu’est-ce que « réfléchir » ?

Réfléchir consiste à mettre en lien un problème présent avec des connaissances mémorisées.

Plus vos connaissances seront hiérarchisées, structurées et organisées, plus vous serez capable de retrouver les outils et les notions dont vous avez besoin en fonction des problèmes qui vous sont posés.

Alors, pourquoi les fiches de révision vous permettraient-elles de mieux réfléchir ?

Parce que cela vous conduit à organiser et à trier vos connaissances. Ainsi, quand vous devrez répondre à une question, rechercher dans votre mémoire la connaissance appropriée sera plus facile.

Les différents types de fiches

La fiche de cours

On connait tous la fiche la plus classique, celle qui permet de résumer le cours. 

Elle vous oblige à répondre à 3 des 5 questions de la compréhension « C’est Quoi ? » « Pourquoi ? » et « Avec Quoi ? ».

Ainsi vous synthétisez vos connaissances en ayant le souci de mettre en évidence les définitions, les démonstrations et les faits importants et les liens qui existent entre eux.

A vous de trouver la mise en page et les codes qui vous conviennent pour rendre cette fiche attrayante. Il est important de savoir que l’on a une meilleure vision globale sur une fiche A4 présentée à l’horizontal.

Une autre forme intéressante pour les fiches de synthèse est la carte mentale, encore plus visuelle et permettant de mettre en évidence les liens entre les informations.

La fiche méthode

Elle vous conduit à répondre aux questions « C’est Quoi ? » « Pour quoi faire ? » et « Comment ? ».

Vous établissez clairement la définition d’un outil (théorème, loi, règle, concept…), l’usage concret que vous pouvez en faire et la démarche pour l’utiliser. Par exemple, vous pouvez décrire une formule de maths et comment l’appliquer dans un exercice type.

La fiche analyse ou questions

Elle vous permet de répondre aux questions « Pour quoi faire ? » et « Avec Quoi ? ».

Cet épisode est proposé par Odile COLLENOT

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Les fiches de révision, est-ce vraiment utile ?

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Les fiches de révision, sont-elles vraiment utiles ?

Conseillez-vous à votre ado de faire des fiches de révision, ou faites-vous partie de ceux qui estiment que cela prend trop de temps, que ça n’a aucune valeur ajoutée?

On voit des lycéens et des étudiants réussir avec ou sans fiches. Alors qu’en est-il réellement ? Les fiches de révisions sont-elles vraiment utiles ?

Prendre conscience des étapes nécessaires pour bien mémoriser

Tout d’abord, il faut prendre conscience des trois étapes qui sont nécessaires pour bien mémoriser :

·   Sélectionner les informations à mémoriser et les comprendre

·   Les revoir régulièrement pour mémoriser sur le long terme et éviter le piège de l’oubli qui est systématique quand on ne révise qu’une seule fois

·   S’entrainer, se mettre dans les conditions d’une évaluation pour savoir retrouver et mobiliser ce que l’on a appris le jour J

Et pour cela il faut avoir en tête que vous devrez effectuer trois types d’action :

·   Comprendre les informations ; Ce qui nécessite que vous vous posiez des questions, que vous cherchiez à y répondre, et que vous fassiez des liens entre les différentes informations que vous devez vous approprier.

·   Mémoriser ; Ce qui implique que vous anticipiez l’usage concret que vous allez faire des informations.

·   Et enfin réfléchir pour réutiliser les informations apprises ; Ce qui suppose que vous ayez structuré vos connaissances de manière claire et organisée dans votre tête, et que vous ayez une vue d’ensemble des informations à votre disposition afin de sélectionner rapidement ce qui vous sera utile lors de l’évaluation.

Fiches ou pas fiches

La question n’est pas tant de savoir s’il faut ou non faire des fiches mais bien de savoir si on respecte les principales étapes de la mémorisation quand on apprend ses cours.

C’est ce qui explique que certains étudiants n’ont pas besoin de faire de fiche de révision pour réussir leurs examens car ils réalisent spontanément les différentes opérations mentales (comprendre, mémoriser, réfléchir) lorsqu’ils apprennent. 

Lorsqu’ils écoutent l’enseignant pendant un cours (ou qu’ils reprennent leurs notes après-coup), ils se posent des questions pour mettre les informations en lien les unes avec les autres. Ils anticipent également d’emblée l’usage concret qu’ils pourront en faire.

Lorsqu’ils font un exercice, ils ne s’attachent pas à mémoriser les réponses, mais à cerner les étapes logiques de résolution du problème général dont l’exercice n’est en fait qu’un exemple parmi d’autres.

Lorsqu’ils sont en examen, ils ont pris du recul vis-à-vis du contenu du cours, qu’ils ont structuré et organisé dans leur tête ce qui leur permet de faire sereinement des liens entre les questions posées et les connaissances qu’ils maîtrisent.

Vous devez donc vous poser la question suivante : faites-vous spontanément ce travail de questionnement, de mise en lien et de structuration lorsque vous apprenez ?

Si vous ne le faites pas, élaborer des fiches de révision est une technique efficace pour vous aider à comprendre, mémoriser et réfléchir plus efficacement.

Mais attention, il ne sert à rien de faire des fiches si vous vous contentez de recopier les informations sans vous poser aucune question, et si vous souhaitez les mémoriser sans avoir aucune idée de la façon dont vous pourrez les utiliser ensuite…

Les fiches sont inutiles si :

·   Elles ne sont pas bien faites. Par exemple, réécrire en plus petit l’intégralité du cours n’est pas une fiche pertinente. C’est seulement une perte de temps !

·   Elles ne correspondent pas à votre besoin. Par exemple vous avez besoin de structurer et de comprendre et votre fiche est une liste d’informations sans lien les unes avec les autres

·   Vous ne les travaillez pas régulièrement.

·   Vous les relisez passivement. En effet, on sait que pour mémoriser efficacement il faut restituer à l’écrit ou à l’oral ce que l’on vient de lire. L’objectif est de mettre ainsi en évidence ce que l’on a retenu et surtout ce que l’on n’a pas retenu. Mettre le doigt sur ce que l’on ne sait pas, c’est déjà une première étape vers la mémorisation de l’information !

·   Vous ne vous entraînez pas mais misez tout sur la relecture de vos fiches

Quand faire des fiches ?

Il n’est pas forcément nécessaire de faire des fiches tout le temps et pour tous les cours, vous pouvez les utiliser quand :

·   Il y a beaucoup plus d’informations à mémoriser.

·   Les cours sont compliqués à comprendre.

·   Quand vous avez peu d’évaluations sur un sujet

·   Les exercices faits en cours ne permettent pas d’utiliser tous les outils à connaître.

Qu’est-ce qu’une bonne fiche de révision ?

Le problème n’est pas la fiche de révision en elle-même mais la méthode pour la réaliser.

Une méthode efficace doit vous « obliger » à réaliser les opérations mentales qui vont servir vos objectifs.

Si vous voulez comprendre un contenu, il faut que votre méthode vous « oblige » à vous questionner, à faire des liens et à anticiper l’usage concret des informations.

Si vous voulez mémoriser plus efficacement, il faut que votre méthode vous « oblige » à exploiter les principes de la mémoire pour les mettre au service de la mémorisation de votre contenu.

Si vous voulez réfléchir de manière plus efficiente, il faut que votre méthode vous « oblige » à structurer, ordonner et mettre en lien vos connaissances. 

Faire une fiche doit permettre de répondre aux questions : « Pourquoi nous demande-t-on de savoir cela ? », « A quoi cela va-t-il m’être utile ? », « A quelle question cette information permet-elle de répondre ? « , « Quels sont les exercices dans lesquels j’ai utilisé cette définition, formule, théorème ? », etc.

 Enfin une fiche doit être attrayante (donner envie d’être utilisée régulièrement) et synthétique. En effet, voir que tout son cours tient sur une seule feuille a un côté rassurant aux moments des révisions.

Bonne écoute! N’oubliez pas de vous abonner.

Cet épisode est proposé par Odile COLLENOT

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Interview sur le sommeil à l’adolesence du Docteur REY, président de l’Institut National du Sommeil et de la Vigilance

J’ai interviewé le Docteur Rey, neurologue, ancien responsable du centre du sommeil à l’hôpital de la Timone à Marseille et actuellement président de l’Institut National du Sommeil et de la Vigilance.

La transcription de notre échange est ci-dessous.

Vous trouverez également le lien vers le site l’Institut National du Sommeil et de la Vigilance avec de nombreuses ressources sur le sommeil.

Bonjour Docteur, je voulais aujourd’hui parler avec quelqu’un de très sachant à propos du sommeil des adolescents. On est de nombreux parents à se poser la question en voyant nos adolescents passer des heures sur leurs lits, mais pas forcément pour y dormir et on se demande ce que ça peut générer, ce que cela peut empêcher ou favoriser ? Aujourd’hui on essaye de trouver des réponses avec vous. Je vais commencer par vous demander de vous présenter.

Bonjour, je suis le docteur Rey et j’ai été responsable du centre du sommeil à l’hôpital de la Timone à Marseille. Je suis neurologue et actuellement je suis président de l’Institut National du Sommeil et de la Vigilance qui est un institut qui regroupe l’ensemble des forces de sommeil, c’est à dire des sociétés savantes, des associations de patients pour promouvoir le sommeil à la fois auprès du grand public mais également auprès des institutions. Parce que souvent, au niveau des institutions, on a eu du mal à comprendre l’importance du sommeil et donc cela fait partie de notre force d’avoir été un peu écoutés ces derniers temps, en particulier par la Direction générale de la santé et l’Éducation nationale.

Est-ce que vous pourriez nous éclairer sur ce qui se passe à l’adolescence vis à vis du sommeil ? Est ce qu’il y a des choses physiologiques qui se passent, qui perturbent ce sommeil profond qu’ont nos petits enfants ou ce besoin de sommeil qu’ont nos enfants ?

Tout à fait. L’adolescence est une période de réorganisation des rythmes parce qu’il apparaît de nouvelles hormones qui sont les hormones sexuelles et qui elles mêmes vont avoir un rythme, pas seulement chez la jeune femme jeune fille, ou là c’est plus évident, mais également chez le jeune homme. Et cette remise en phase, cette apparition d’un nouveau rythme hormonal va devoir s’intégrer avec l’ensemble des rythmes biologiques qui nous constituent, donc dont le rythme veille-sommeil. Et donc, il y a un important remaniement du rythme veille-sommeil à l’adolescence.

Donc ça veut dire que je crois que c’est la mélatonine qui favorise le sommeil est perturbée par ces autres hormones qui prennent un peu sa place.

Tout à fait, on observe à l’adolescence un retard physiologique de la sécrétion de la mélatonine. La mélatonine, c’est l’hormone de la nuit, elle est sécrétée quand il fait noir et c’est pour ça que nous sommes des animaux diurnes. C’est à dire qu’on est réveillés la journée et qu’on dort la nuit. Et à l’adolescence, ce signal qui est le moment de dormir est décalé. Et c’est pour ça que très naturellement, l’adolescent va avoir tendance à avoir des difficultés à s’endormir le soir.

Et à se réveiller aussi. D’après ce que j’ai compris, c’est ça, il y a un espèce de décalage horaire?

Complètement et donc ils vont avoir tendance en effet à faire la grasse matinée beaucoup plus facilement que plus tard, quand on aura fini l’adolescence et que tous ces rythmes hormonaux ont repris leur cours plus habituel. Cette espèce de grande modification va entraîner un décalage. Un des problèmes auxquels on est confronté, c’est que notre société favorise le décalage, donc des couchers tardifs. Et donc bien entendu, va augmenter cette tendance physiologique au décalage chez adolescents. Malheureusement, on les attend en classe à 8 h à peu près, donc ça veut dire qu’ils n’ont pas de grasse-mat la semaine.

Qu’est ce que ce manque de sommeil va générer, à part leur mauvaise humeur, en matière d’apprentissage et ce qu’on pourrait appeler de réussite scolaire ?

Alors le sommeil est un instant privilégié pour consolider ce que vous avez appris dans la journée. En 20 ans, on a largement étayé ces données. Et donc, si vous n’avez pas dormi assez, vous n’avez pas consolidé assez et donc vous avez oublié ce que vous avez fait dans la journée. C’est ce que j’explique très régulièrement à mes étudiants que bachoter toute la nuit pour réviser un examen est parfaitement illusoire, car je ne vais pas consolider ce que je vais apprendre. Et le lendemain, à l’examen en plus, je serai fatigué. C’est à dire que ce que j’avais appris dans la journée d’avant, ce que j’avais appris éventuellement la veille au soir, mais pas en me couchant très tard, va être non consolidé et donc je pourrais pas m’en servir. Donc, il est très important avant vraiment d’essayer de passer une bonne nuit.

Par contre, le fait de relire son cours le soir, est ce que c’est une bonne méthode ?

Oui, c’est une bonne méthode parce que vous allez en effet réactiver vos systèmes de mémoire et donc le sommeil va les consolider puisque vous venez de les apprendre. Oui, c’est quelque chose très important. Et donc le sommeil est quelque chose de capital à la fois pour le fonctionnement de notre cerveau. Avec cet apprentissage, le fait d’être en manque de sommeil fait qu’on a du mal à se concentrer et donc on voit très bien à quel point le manque de sommeil fait que j’ai du mal à apprendre et j’ai du mal à consolider. Donc c’est sûr qu’on comprend tout à fait l’échec scolaire des gens qui ne dorment pas assez. Et donc l’avenir n’est pas forcément à ceux qui se lèvent à l’aube, en particulier chez l’adolescent, ça, ce n’est pas possible. Et puis il faut voir que, comme vous l’avez dit, le manque de sommeil a aussi des répercussions sur notre notre humeur, sur notre anxiété. Donc on est beaucoup plus anxieux. Donc vous êtes beaucoup plus stressé pour passer un examen. Si vous manquez de sommeil, vous êtes beaucoup plus triste et vous vous sentez beaucoup plus nul parce que vous manquez de sommeil. Parce qu’en fait, vous avez envie de faire que de dormir. Et donc ce manque de sommeil a des répercussions sur notre santé mentale qui est très importante. Mais ça a également des répercussions sur notre santé physique. Avec deux grandes découvertes au fil des dernières années, c’est d’une part le fait que manquer de sommeil favorise l’obésité. Ça vous fait grossir. Alors que si on a une nuit où on manque de sommeil, une nuit blanche, on vit le jour, on a plutôt tendance à maigrir. Mais par contre, la privation chronique de sommeil, le manque chronique de sommeil va favoriser l’obésité, favoriser le diabète. Et puis, dans un autre domaine, ça va diminuer l’efficacité de notre système immunitaire. Donc on fera plus facilement des infections si on manque de sommeil.

Donc un gros impact sur la santé, en plus de cette capacité à mémoriser et à régénérer le cerveau, ou en tout cas entretenir le cerveau. Les jeunes à cet âge-là sont dans une optique de tester plein de nouvelles choses dans leur vie. Donc ils peuvent être tentés de commencer à fumer, de boire de l’alcool, de tester d’autres substances qui peuvent être nocives. On imagine qu’ils sont aussi beaucoup sur leurs téléphones portables, les écrans, les séries, etc. Qu’est ce que tout ça a réellement comme impact sur la qualité du sommeil ?

C’est quelque chose de très important parce que c’est vrai que l’adolescence est une période dans lequel on va avoir des difficultés d’endormissement puisqu’on est beaucoup plus du soir. Et très souvent, on a du mal un peu à démarrer le sommeil et on se rend compte qu’un certain nombre d’adolescents vont avoir tendance à boire ou à fumer du cannabis pour favoriser l’endormissement, ce qui est tout à fait préjudiciable parce que le sommeil derrière est de très mauvaise qualité. Et donc on a l’impression d’améliorer les choses, et en fait on améliore pas du tout les choses, et on a un sommeil de mauvaise qualité derrière. Et donc il vaut beaucoup mieux avoir une activité diurne intense qui va favoriser le sommeil plutôt que d’avoir une faible activité diurne qui va bien entendu perturber le sommeil. Un deuxième point important, bien entendu, ce sont les écrans, qui fait que les écrans sont enrichis en lumière bleue. Et cette lumière bleue, c’est la lumière du ciel le matin. Et à ce moment là, la mélatonine arrête sa sécrétion du fait que c’est levé puisque la mélatonine est sécrétée quand il fait nuit, quand il fait noir et donc lever de regarder un écran va encore décaler la sécrétion de mélatonine. Alors il est très important q’u’il y ait une espèce de couvre feu digital  avant d’aller se coucher de façon à ne pas augmenter ce retard dans la sécrétion de mélatonine.

On sait que pour certains étudiants ont beaucoup de travail et que c’est compliqué pour eux d’arrêter les écrans à 20 h. Est ce que les lunettes qu’ils pourraient porter avec les protections font un vrai filtre, sont utiles ou est ce que ça c’est pas suffisant, en tous les cas pour empêcher la mélatonine ?

C’est utile, mais c’est déjà une utilité assez limitée. Ce qu’il faut bien comprendre, c’est que l’adolescent ne va pas pouvoir se coucher à 20 h. Donc éventuellement on va laisser un certain nombre d’écrans parce qu’en plus on a augmenté de façon considérable l’usage des écrans, ne serait ce que pour travailler. Donc on ne peut pas dire à l’adolescent  » il ne faut pas que tu fasses des devoirs sur écran » parce que ça va être compliqué. D’autre part, c’est vrai que c’est un lieu d’échange, mais il nous semble important qu’on ne passe pas directement des écrans au lit pour dormir parce qu’à ce moment là, on va sentir une insomnie, une difficulté à s’endormir et ça va être très affolant. Donc il faut prévoir un temps calme entre le moment où on décide cet arrêt des écrans, d’arrêter les stimulations parce que les écrans, non seulement on les regarde, mais on entend la musique et puis éventuellement on bouge avec nos mains et donc on est très stimulé devant un écran. Et parce qu’on écrit, on répond. En plus très souvent, les adolescents ont deux écrans, d’une part le téléphone portable sur lequel ils répondent et puis un écran d’ordinateur sur lequel on regarde un film. Donc il faut arrêter cette sur-stimulation et essayer de lire ou écouter de la musique, mais de faire une activité que j’appelle mono sensorielle. Parce que si vous n’avez que les yeux qui sont stimulés, ça permet d’endormir toute la partie du cerveau qui décode les sons et puis d’endormir la sensibilité du corps. Donc ça, ça me semble être quelque chose de très important qu’il y ait une activité mono sensorielle pendant au moins une heure avant de chercher à s’endormir.

Le changement de rythme entre la semaine et le week end. On peut imaginer que nos enfants la semaine ne dorment pas suffisamment parce qu’on les réveille le matin. Est ce qu’il est préférable de les laisser dormir à satiété ? On va dire le week end ? Ou est ce que ce changement de durée de sommeil est finalement néfaste ?

Alors ce changement n’est pas néfaste, mais c’est son organisation qui est néfaste. Quand on arrive à faire des grasses matinées tellement longues que la matinée n’existe plus et à ce moment là on a de véritables inversions. C’est à dire qu’on dit à l’adolescent « demain c’est dimanche, donc tu vas pas en classe, donc tu peux te lever tard », donc il va se coucher encore plus tard, il va se lever excessivement tard et éventuellement en fin de matinée, voire début d’après midi et après le soir on lui dit « mais demain tu vas en classe, alors il va falloir que tu te couches tôt », il ne va pas pouvoir dormir. Et il croit du coup que ses systèmes de sommeil sont cassés. Donc ce qu’il faut faire pour éviter ça, c’est que la matinée existe toujours. Donc j’invite les parents à ouvrir la chambre de l’adolescent pour que la lumière du jour puisse pénétrer à partir de 10 h 30 le dimanche, quitte à ce que l’adolescent fasse une sieste en début d’après midi avant 15 h, ce qui est tout à fait différent au point de vue rythmique et qui sera beaucoup mieux parce qu’ils pourront dormir le soir alors que si ils font une grasse matinée jusqu’à 15 h, ils auront du mal à s’endormir le jour.

J’ai lu sur votre site que j’ai trouvé passionnant. D’ailleurs on mettra le lien dans les notes de l’épisode, que le lit était le symbole du sommeil pour notre cerveau et que quand on voit nos adolescents qui ont peut être des grandes choses mais qui ,en fait, n’exploitent que les deux mètres carrés de leur lit, pour faire leurs devoirs, leurs coups de fil, leurs séries sur leur lit. Je me dis que là on est peut être pas dans le vrai avec ce sujet là.

C’est tout à fait exact et il faut continuer à essayer d’avoir une un bon conditionnement entre le lit et le sommeil. C’est difficile en effet à l’adolescence, parce que c’est vrai que les chambres ne sont pas très ne sont pas très grandes et donc il va être très compliqué, c’est sûr que si vous avez deux pièces pour un adolescent, c’est merveilleux. Il aurait une pièce dans lequel il jouerait, il serait sur les écrans et puis une pièce qui serait sa chambre où il dormirait. Mais il faut quand même essayer de faire en sorte que l’espace de la chambre soit organisé pour qu’il ne soit pasau lit toute la journée. Parce que le lit, il faut que ça reste associé au sommeil. Alors le problème, c’est que les parents eux mêmes ont tendance aujourd’hui à aller au lit avec un écran. C’est ce que nous avions montré l’année dernière. Nous avions quand même 60 % des parents qui allaient au lit avec leur téléphone portable ou avec une tablette ou un ordinateur portable. Et un quart de ces 60 % rester jusqu’à une heure et demie. Alors c’est quand même un peu difficile de dire à un adolescent de ne pas faire comme papa et maman, donc il faut que ce soit une discipline familiale. Donc il faut que le lit soit l’endroit où l’on puisse éventuellement lire. Et éventuellement vous pouvez écouter de la musique, mais essayez d’éviter d’associer le lit et l’écran. Ça, c’est quand même une bonne chose.

J’ai fait un peu le tour des questions que j’avais préparées, mais peut être que vous, vous avez quelque chose à ajouter sur ce sommeil de l’adolescence qui serait utile pour les parents qui nous écoutent.

Je crois qu’il faut valoriser le sommeil. Et notre société ne le valorise pas et elle ne le valorise pas de deux façons. D’une part en nous disant que c’est une perte de temps, que l’avenir est à ceux qui se lèvent tôt, ce qui est quand même une ineptie pour les adolescents. Ils se disent on perd notre avenir parce que on a envie de se lever tard, donc c’est quand même pas un bon signe. Donc il faut leur expliquer que le sommeil, c’est quelque chose qui leur est très utile et qui est très agréable à condition qu’ils dorment suffisamment parce que pendant le sommeil, on rêve. Et ces rêves, c’est très intéressant de les raconter. Il y a plein de cultures dans lequel on commence la journée en racontant ses rêves et c’est sûr que si vous ne dormez pas assez bien, vous avez de moins en moins de rêves. Et l’adolescence est quand même un moment très privilégié dans lequel on va avoir des rêves très bizarres, des curieux, mais qui sont parfois très créatifs et qui témoignent aussi de notre vie diurne et comment on la métabolise la nuit. Et donc il faut at tirer l’attention des parents sur le fait que le sommeil peut être un moment tout à fait créatif et ce n’est pas une perte de temps. Et si, mais il faut bien entendu que les parents aiment le sommeil. Et donc c’est très important que les adolescents voient que leurs parents aiment dormir. S’ils voient que leurs parents n’aiment pas dormir, ça va être difficile qu’ils aiment, non ?

Très intéressant. Merci beaucoup en tout cas pour ces explications et ces conseils très pratiques applicables. Et j’ai bien retenu le fait de montrer l’exemple que je vais m’appliquer moi même tout de suite sans faire la sieste quand même parce que j’ai d’autres choses à faire. Merci pour ce partage.

– Renseignez-vous auprès de l’Institut National du Sommeil et de la Vigilance : https://institut-sommeil-vigilance.org/

Association loi 1901 qui  regroupe des personnes physiques et morales œuvrant dans le registre de la prévention, sensibilisation, éducation à la santé, sommeil, vigilance.

Faut-il faire de sa passion son métier ?

Depuis que vous êtes tout petit, vous rêvez de devenir pilote, comédien, architecte, avocat, danseur… Mais est-ce une bonne idée de vous orienter vers ce métier passion ?

Il est clair que si vous êtes passionné depuis l’enfance par le théâtre, l’architecture ou les avions, vous avez une longueur d’avance pour choisir votre orientation. Et c’est sûr, cette motivation qui vous anime sera un moteur puissant pour vous aider à rechercher les formations existantes et préparer votre candidature. Alors oui, il faut étudier ses passions et ses rêves pour bâtir son projet d’orientation mais il faut également respecter certaines règles très importantes.

Analysez vos rêves

Vous voulez devenir vétérinaire, mais qu’est-ce qui vous plait vraiment dans ce métier ? Est-ce le fait d’être au contact des animaux, est-ce l’acte de soin en lui-même, est-ce d’avoir votre propre cabinet dans lequel vous recevez vos clients, est-ce d’être à la campagne et de passer de ferme en ferme pour soigner les animaux ? Derrière un même rêve peuvent se cacher des attentes très différentes. Analysez votre rêve dans le détail pour savoir ce qui vous anime réellement, cela vous permettra d’avoir un projet plus solide et même de trouver de nouvelles pistes.

Informez-vous et confrontez le rêve à la réalité

Etes-vous sûr de bien connaître le métier qui vous attire ? Savez-vous comment se passe une journée type, quelles sont les activités principales, les qualités et compétences nécessaires ou les perspectives d’évolution ? Etes-vous sûr de posséder ces compétences ou d’avoir envie de les développer ?

Avant d’envisager votre orientation, informez-vous très précisément et prenez le temps de parler avec des professionnels. Vous pourriez avoir de grosses surprises.

Mettez-vous dans les meilleures conditions ?

Si la réalité de ce métier vous convient et si vous pensez avoir le bon profil, alors allez-y et mettez toutes les chances de votre côté le plus tôt possible.

En plus de choisir le bac le plus adapté, les bonnes options et spécialités, vous pouvez développer vos compétences spécifiquement en lien avec votre passion : apprendre à coder, préparer un book de photos, passer le BAFA par exemple. Et, bien évidemment, il est important de vous impliquer dans des clubs ou des associations pour acquérir une expérience qui donnera plus de poids à votre candidature.

Adaptez votre projet et élargissez vos horizons

ET si quelque chose ne colle pas, faut-il abandonner votre passion ? Pas forcément. Il faut peut-être renoncer à votre une partie de votre rêve mais élargir vos horizons en envisageant d’autres métiers dans le même secteur. C’est pour cela que je vous disais au début du podcast de bien analyser votre rêve. Il ne s’agit pas de faire n’importe quoi, mais en revenant à vos motivations de départ, de trouver une autre voie pour vous épanouir. N’oubliez pas qu’il existe ainsi de nombreux métiers souvent tout aussi passionnants mais moins connus que celui qui vous fait rêver. Et parmi eux, il y a le métier fait pour vous !

Alors, même si vous savez depuis longtemps ce que vous voulez faire plus tard, prenez le temps de construire un projet d’orientation solide et réaliste qui correspondra pleinement à votre personnalité et à vos attentes.

Bonne écoute! N’oubliez pas de vous abonner.

Cet épisode est proposé par Odile COLLENOT

Comment aider les ados à surmonter la peur de l’échec ?

La peur de l’échec, pour un enfant ou un adolescent, peut être multiforme. C’est bien évidemment la peur de ne pas réussir à obtenir de bonnes notes ou à comprendre ce que les professeurs attendent, mais c’est aussi la peur de décevoir ses parents ou celle d’être rejeté d’un groupe de copains, etc.

En tant que parent, il est important de savoir identifier cette peur de l’échec pour ensuite adopter les comportements qui aideront l’enfant à surmonter son anxiété.

Identifiez sa peur de l’échec

« Est-ce que je vais me faire des amis ? », « Est-ce que ça ne va pas être trop difficile pour moi ? », « Est-ce que je vais pouvoir me débrouiller tout seul pour aller au collège ? » Chez un enfant ou un adolescent, la peur de l’échec peut revêtir bien des aspects et autant de questionnements, qui parfois nous échappent.

Cette peur liée à l’échec se traduit par des signes visibles chez l’enfant qui vont encourager des comportements néfastes pour sa motivation et sa réussite scolaire. En effet l’enfant ressent physiologiquement le stress dû à la pression de la réussite ! Le corps commence à produire trop d’adrénaline et de cortisol, qui font progressivement augmenter les manifestations de peur, de stress, et d’hypervigilance. A un stade avancé, cette peur peut faire que l’enfant n’arrive plus à se détendre, ressent des troubles du sommeil (particulièrement à l’endormissement) et une perte de confiance. Dans la majorité des cas, le stress lié à la peur de l’échec crée des difficultés de concentration, de mémorisation et donc d’apprentissage qui ne font qu’augmenter la peur d’échouer.

Le sentiment d’échec est directement lié aux objectifs que votre enfant s’est fixé, sans forcément les verbaliser et sans forcément en avoir conscience. Soyez tout d’abord attentif à ce que votre enfant vous raconte de ses journées, aux questions qu’il se pose concernant sa scolarité : vous identifierez ce qui est important pour lui, et donc les domaines dans lesquels il peut craindre le plus l’échec.

Comment aider votre enfant à vaincre sa peur ?

Adopter la bonne posture pour aider son enfant à surmonter sa peur de l’échec se fait en deux temps :

1-  Interrogez votre propre sentiment face à l’échec scolaire

Comme la plupart des parents, vous êtes probablement inquiet pour la réussite scolaire de votre enfant car elle est souvent perçue comme un gage de réussite de vie. Sachez que vous risquez de transmettre, inconsciemment, votre propre peur à votre enfant ; que ce soit via des discussions, des remarques, des commentaires sur son travail, sur des expériences du quotidien, etc… Il est donc important que vous soyez attentif à vos propres émotions et besoins, et que vous vous demandiez : « qu’est-ce qui m’appartient dans le scénario qui se joue actuellement avec mon enfant ? » En analysant votre propre comportement, vous aiderez grandement votre enfant dans la progression de son combat contre l’anxiété et la peur de l’échec. 

2-  Prenez conscience des moments où vous pouvez l’aider

Voici quelques techniques d’accompagnement à mettre en œuvre quotidiennement pour aider votre enfant à surmonter sa peur.

Apprenez-lui à se connaître

Instaurer un dialogue régulier autour de sa scolarité participe à la prise de recul de l’enfant sur sa propre personne et sur ses capacités d’adaptation à son environnement scolaire.

Pour lui apprendre à faire ce retour régulier sur soi et l’aider à se forger une idée juste de ses capacités à faire face aux différentes situations scolaires, posez-lui les questions que vous aimeriez qu’il se pose lui-même : demandez-lui par exemple quelles sont ses réussites de la journée, ce qu’il est parvenu à comprendre. Conviez-le également à partager ses difficultés, ses questions en suspens.

Il prendra ainsi conscience de ses points forts et pointera du doigt ce sur quoi il peut travailler.

Dédramatisez les échecs

Commettre des erreurs fait partie intégrante de l’apprentissage. Se tromper sert à progresser : comprendre son erreur, c’est être capable de ne plus la reproduire et ainsi progresser pas à pas.

N’hésitez pas à lui poser des questions pour l’aider à analyser ses erreurs et à les dépasser : « quels ont été les obstacles ? », « De quoi aurais-tu besoin ? », « Qu’as-tu appris de cette erreur ? », « Que vas-tu changer la prochaine fois ? » …

Partagez votre propre expérience de vie, cela enrichira votre relation et votre enfant se rendra compte que vous relevez vous aussi des défis au quotidien. Se tromper fait tout simplement partie du jeu. L’école est faite pour apprendre et, par définition, s’aventurer dans l’inconnu implique un temps d’adaptation.

Valorisez ses efforts

Si les erreurs et les échecs font partie intégrante de la vie d’enfant comme de la vie d’adulte, le seul véritable échec serait de baisser les bras face aux difficultés. Encouragez donc votre enfant à fournir des efforts pour obtenir les résultats qu’il espère, favorisez sa curiosité afin qu’il développe le plaisir d’apprendre. Pour cela, au lieu de lui dire « Bravo pour ta note, je suis fier de toi ! », n’hésitez pas à lui dire « Tes efforts ont été récompensés, tu peux être fier de toi ! ».

Accueillez ses émotions

Les enfants et les ados vivent souvent les émotions avec beaucoup d’intensité. Il est essentiel pour eux de pouvoir les exprimer sans voir dans l’adulte quelqu’un qui cherchera à minimiser, nier ou refuser ces émotions. Un parent peut parfois s’agacer face à une réaction jugée disproportionnée, ou se sentir démuni voire coupable devant l’anxiété de son enfant, mais ne pas entendre son émotion ne lui rend pas service. Il convient de s’armer de patience et de lui dire : « C’est normal d’avoir peur. Comment peut-on faire pour que tu aies moins peur ? ».

N’oubliez pas que les enfants imitent les adultes qui les entourent, qu’ils apprennent et construisent leur propre relation au monde en les regardant : questionner votre propre rapport à l’échec, vous interroger sur votre capacité à en tirer (ou non) parti est bon pour vous comme pour votre enfant !

Enfin, proposez-lui de changer son discours intérieur.s des petites actions à mettre en œuvre tous les jours et des petits pas pour progressivement prendre conscience de ses capacités et ne plus se laisser submerger par le doute et la peur.

Bonne écoute! N’oubliez pas de vous abonner.

Cet épisode est proposé par Odile COLLENOT

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Adolescents victimes du syndrome de l’imposteur

Avoir peur ne pas être à la hauteur pour son alternance, être persuadé d’avoir réussi ses évaluations grâce à la chance, avoir l’impression de ne pas mériter d’être dans cette classe et craindre que tout le monde finisse par s’en apercevoir… Il s’agit du « syndrome de l’imposteur», un malaise lié à la peur de réussir qui pousse les jeunes à douter de leurs compétences.

Définition et caractéristiques

Alors qu’à petite dose, douter de ses compétences peut être positif (quand cela favorise l’investissement et permet d’être plus consciencieux), ce sentiment devient problématique quand il forme une boucle anxieuse qu’il dure dans le temps et paradoxalement s’auto-alimente avec les réussites.

Ce malaise intervient principalement dans les grandes étapes de transition de la vie, comme l’entrée au lycée ou à en études supérieures.

Les jeunes souffrant du syndrome de l’imposteur ont l’impression d’être surestimés et ont tendance à attribuer leurs réussites à la chance ou le hasard. Il n’y a plus chez eux d’harmonie entre le jugement qu’ils ont d’eux-mêmes et leurs véritables compétences. Ils vivent dans la peur d’être démasqués. Les jeunes touchés par ce complexe vivent de véritables angoisses, des stress importants à l’idée de ne pas être suffisamment brillants, de ne pas être à la hauteur, et la peur que les parents, les enseignants, les copains s’aperçoivent de l’étendue de la « supercherie ».

Incapable de s’attribuer leurs propres réussites et d’en tirer la moindre fierté, certains jeunes vont même jusqu’à préférer éviter le succès.

Deux types de Comportements

Deux stratégies de travail vont souvent être adoptées, le travail frénétique ou la procrastination.

Dans le cas du travail frénétique, le jeune n’est jamais satisfait, même avec des notes frôlant la perfection. Le jeune devient si exigeant qu’il n’est plus en mesure de se déconnecter du travail et la pensée qui domine chez lui est « je dois travailler beaucoup car je n’ai pas de compétences ».

En revanche, pour un jeune qui procrastine, le sous-investissement est une formidable stratégie. Le jeune peut justifier un éventuel échec par « je n’ai pas assez travaillé » ce qui est plus acceptable pour une faible estime de soi que « je ne suis pas intelligent ». Et en cas de réussite, le jeune va simplement penser qu’il a eu de la chance !

Comment les aider à dépasser ce malaise

Quand le sentiment de doute devient vraiment handicapant et qu’il entrave le bien-être quotidien ou mène à des symptômes anxieux ou dépressifs, Il est indispensable que je jeune soit accompagné par un professionnel de la santé.

Dans tous les cas, même s’il n’y a pas de remède miracle pour dépasser le syndrome de l’imposteur, toutes les actions visant à consolider jour après jour l’estime de soi sont à mettre en œuvre (par les jeunes ou les parents qui les accompagnent).

Quelques exemples d’actions que le jeune peut mettre en place : noter tous les soirs ses réussites du jour, explorer ce qui lui fait envie, oser et essayer de nouvelles choses, se féliciter pour ses réussites, et prendre le temps de se relaxer.

Et les parents peuvent également accompagner le jeune dans ce changement. Plusieurs pistes :

·  Avoir des attentes réalistes, admettre les erreurs et relativiser les échecs.

·  Offrir au jeune des occasions de réussite en dehors de tout contexte scolaire

·  Éviter les comparaisons en particulier entre frères et sœurs

·  Aider le jeune à s’approprier ses fiertés en remplaçant le « Je suis fier de toi ! » par « Tu peux être fier de toi ! »

·  Valoriser ses comportements positifs, ses réussites, si minimes soient-elles, mais toujours de façon mesurée et en replaçant la réussite dans son le contexte pour que le jeune accepte le compliment.

En conclusion, il est important de se rappeler que l’estime de soi est une assurance que l’on entretient, construit et développe toute sa vie. Il n’existe pas de solution miracle pour la développer mais des petites actions à mettre en œuvre tous les jours et des petits pas pour progressivement prendre conscience de ses capacités et ne plus se laisser submerger par le doute et la peur.

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Cet épisode est proposé par Odile COLLENOT

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