C’est une difficulté ressentie par de nombreux élèves. Ils savent leur leçon, ont fait des exercices, mais sont en difficulté au moment de l’évaluation car ils ne retrouvent pas ce qu’ils ont appris. Ils ne font pas le lien entre le cours d’un côté, et l’exercice ou la question qui est posée de l’autre.

Les techniques vues précédemment pour mettre du sens sont pertinentes pour résoudre cette difficulté. S’être posé des questions, avoir créé de nouveaux liens entre les connaissances, les avoir organisées différemment, permet de se préparer à plus de questions de réflexion. Réfléchir consiste en effet à aller chercher dans ses connaissances la réponse à une question. C’est une compétence qui s’entraîne.

Pour les plus jeunes, les jeux de type « enquête policière » constituent un bon entraînement.

Un crime a été commis, et le texte qui raconte ce qui s’est passé donne des indices. L’enfant doit lire en cherchant ces indices. Par exemple : il y a des miettes sur la scène de crime, et un des personnages est tout le temps en train de manger des gâteaux. Ces jeux sont de bons exercices pour entraîner le jeune lecteur :

– à lire en ayant un objectif : il cherche des informations en lien avec ce qui est dit sur le crime. Par exemple, qu’il y a des miettes près de la victime : qu’est-ce qui peut bien faire des miettes?

– à faire des liens entre les informations. Par exemple, le lien entre les miettes et le fait de manger des gâteaux.

Pour les plus âgés, la recherche d’indices doit être anticipée dès l’apprentissage de la leçon.

Il doit chercher à quelle question répond ce qu’il est en train de lire.

En Sciences, en Histoire, il peut commencer par des questions simples. Si la leçon de SVT explique qu’il y a deux types d’éruptions volcaniques, effusive et explosive, la question de base sera : quels sont les différents types d’éruptions ? Ce sont d’ailleurs des questions que les parents posent naturellement quand ils font réviser les leçons. Ce procédé est bien plus efficace que la récitation, cela a été dit dans un précédent épisode de podcast (enfin il me semble !).

En mathématiques, pour les formules en Sciences, en latin, l’entraînement à la recherche d’indices est plus complexe. Il est également très formateur pour l’esprit. Ce n’est pas un hasard si le latin et le grec, puis les mathématiques, ont été des matières reines pour la formation et l’évaluation des élèves.

La question à se poser est : qu’est-ce qui me permet de savoir que je vais pouvoir utiliser cette formule ou cette règle ? Il s’agit de s’entraîner à repérer, dans les exercices et problèmes, les indices qui permettent de faire le lien avec une formule.

Exemple typique : en géométrie, dès qu’il y a un angle droit, l’élève doit penser au théorème de Pythagore. Des nombres comme 25 ou 36 doivent tout de suite évoquer un nombre au carré. En physique, le fait qu’une vitesse soit donnée dans un énoncé doit faire penser à toutes les formules vues en cours qui contiennent la vitesse.

L’objectif est donc d’apprendre dans les deux sens :

– quand une formule est donnée, je sais chercher les éléments qui permettent de faire

le calcul. C’est ce que la plupart des élèves savent faire.

– quand elle n’est pas donnée, je sais identifier les éléments qui permettent de deviner quelle formule je dois utiliser. Les élèves pensent moins souvent à faire cela.

Cet épisode est proposé par Anne-Paule DUBOULET

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Bien souvent, les leçons s’enchaînent sans que les élèves ne fassent de liens ou dégagent une logique d’ensemble. Les enseignants déplorent le fait qu’ils oublient un chapitre sitôt l’évaluation terminée, et ne font pas de liens avec les chapitres suivants.

Comment faire pour y remédier ? Comment donner du sens à une leçon, puis plusieurs chapitres d’une matière ?

Une technique consiste à « déconstruire » l’organisation des leçons.

L’objectif est de trouver une autre logique, une autre organisation des connaissances que celle proposée par l’enseignant. Cela peut être fait pour une leçon, pour un chapitre, voire pour plusieurs chapitres d’une même matière.

L’idée est de faire une carte mentale sur une notion transversale.

Par exemple, en Histoire, on utilise le fait que certains personnages sont récurrents. On fait alors une carte mentale sur l’un d’entre eux. Par exemple, avec le cours à portée de main, on fait une carte sur le général de Gaulle, en y plaçant tout ce qu’on a vu sur lui. L’élève va aller « piocher » des informations dans différents chapitres pour les articuler différemment.

C’est une carte qui se fait au brouillon, le cours sous les yeux, sans consacrer de temps à l’esthétique. Cependant, l’élève pourra décider de mettre au propre une carte dont il juge qu’elle l’a bien aidé à comprendre un chapitre et en avoir une vision globale.

Un élève qui n’aime pas les cartes mentales peut faire cet exercice en rassemblant sur une page tout ce qui concerne une notion, en cherchant à organiser les informations différemment.

Si l’élève rédige ses cartes en utilisant également son manuel et quelques vidéos choisies sur Internet, il agrégera les connaissances bien plus efficacement que s’il se contente de lire son cours, puis lire le manuel, puis visionner quelques vidéos.

Cet exercice va conduire l’élève à se poser des questions, et à chercher les réponses pour compléter sa carte ou sa fiche. Il va progressivement mettre du sens dans les informations, en les organisant d’une façon différente.

Il arrive que des élèves disent qu’ils comprennent au moment de l’évaluation, en réfléchissant aux questions. Ce « symptôme » révèle le fait qu’ils ne se sont pas assez questionnés, les questions émergeant au moment de l’évaluation, donc trop tard. Cet exercice de réorganisation des informations sur une notion va l’entraîner à ce questionnement.

L’objectif est toujours de changer l’angle de vue sur la leçon, de créer de nouveaux liens.

C’est ainsi que le sens va jaillir. Et l’intérêt suit naturellement.

Par exemple : la notion de « dorsale océanique » apparaît dans plusieurs leçons du programme de SVT de 4ème. Faire une carte mentale rassemblant tout ce qu’on a appris sur cette notion, en ayant le cours et le manuel sur les yeux, permet à la fois

– De faire des liens entre les leçons

– De réactiver les connaissances plus anciennes, si les leçons se sont étalées sur l’année scolaire.

Ensuite, regarder une vidéo éducative en ayant pour objectif de compléter ce qu’on a écrit sur les dorsales océaniques rend le visionnage utile. Il permet de compléter et ancrer les connaissances.

Cet épisode est proposé par Anne-Paule DUBOULET

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Une leçon est un ensemble cohérent de connaissances faisant partie d’un thème précis, plus ou moins large. Par exemple : une leçon d’Histoire au lycée sur la Guerre froide, une leçon de 4ème sur le volcanisme. L’enseignant a construit son cours en suivant une certaine logique, et les élèves ont une tendance naturelle à l’apprendre dans l’ordre, en suivant cette logique. Souvent, les questions posées en évaluation contiennent des mots-clefs permettant de faire un lien direct avec la partie du cours dans laquelle se trouve la réponse. L’élève qui a appris sa leçon peut alors s’en sortir. Le problème est qu’au fil des années, les attentes changent, et cette façon linéaire d’apprendre ne suffit plus. De plus, elle est souvent source d’ennui, lorsque les élèves se contentent d’apprendre leur cours depuis le début jusqu’à la fin. Comment faire, alors, pour mettre du sens dans une leçon et la rendre attrayante pour bien l’apprendre ?

Première méthode : illustrer le cours

Cela consiste à chercher des photos, des illustrations, afin d’avoir plus de supports visuels sur la leçon. Mettre une image sur un mot permet à tous les élèves de comprendre la signification de ce mot. C’est valable même pour ceux qui, par la suite, n’utilisent pas leur mémoire visuelle. L’image est là au tout début du processus de compréhension, pour donner du sens.

C’est encore mieux de proposer plusieurs images, d’avoir plusieurs exemples. Ainsi pour le terme « clef de voûte », dans un cours d’Histoire sur la construction des églises, on pourra chercher différentes photos, des schémas, des peintures,.. Internet est une parfaite ressource pour cela, en plus du manuel scolaire.

Lorsque l’enfant a vu plusieurs images, laissez-lui le temps de repenser à ce qu’il vient de voir. Ce temps d’évocation mentale est la clef pour que le cerveau enregistre la nouvelle connaissance. Ce principe est valable aussi pour le visionnage d’une vidéo : il faut lui donner le temps de repenser à ce qu’il vient de regarder.

Pour un mot qui ne peut pas être illustré, trouvez différentes phrases qui l’emploient. Par exemple, plusieurs phrases avec le mot « onéreux », dans différents contextes : « j’économise pour faire un voyage onéreux », « après l’orage, j’ai dû faire des réparations onéreuses sur ma toiture». C’est en pensant à ces phrases concrètes que l’enfant mettra petit à petit du sens sur le mot.

Deuxième méthode : les questions naïves

Bien souvent, les élèves savent répondre à des questions assez élaborées sur leur cours, mais sont embarrassés par une question toute simple. C’est le signe d’une compréhension superficielle.

Par exemple, un élève sait quel type d’éruption caractérise le volcan du Poas au Costa-Rica, mais ne sait pas placer le Costa-Rica sur une carte du monde. Cela révèle qu’il a appris un nom de lieu sans mettre de sens sur ce lieu.

Ou bien il connaît les dates de différents évènements de la 2ème guerre mondiale, mais a besoin de réfléchir un instant pour savoir lequel a eu lieu avant l’autre. Cela montre qu’il a appris les dates sans mettre de sens, et sans se questionner sur les relations de cause à effet par exemple.

Pour trouver ces questions naïves, imaginez ce que demanderait un enfant, ou quelqu’un qui ne connaît rien au sujet. Les questions de base sont aussi pertinentes : Qui est-ce ? Où est- ce ? Comment fait-on ? Quand est-ce que cela a eu lieu ?

Un bénéfice secondaire de ces astuces permettant de mettre du sens sur une leçon est qu’elles la rendent moins ennuyeuse.

Quand un simple mot évoque tout de suite beaucoup de choses connues, l’intérêt est stimulé. D’un coup, le Costa Rica devient ce pays d’Amérique du Sud, à la végétation luxuriante, où pousse le café que les parents boivent le matin, et où se trouve un volcan qui a des éruptions explosives. Des liens se sont créés. Le savoir acquiert du sens. La compréhension et la mémorisation se mettent en place.

Cet épisode est proposé par Anne-Paule DUBOULET

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Les enseignants déplorent une baisse de la culture générale des élèves. Ils observent un savoir parcellaire, sans organisation ni hiérarchisation des informations. Les élèves ne donnent pas de sens à leurs connaissances, ils se contentent de juxtaposer des informations.

En même temps, les vidéos éducatives, sur les réseaux sociaux, remportent un grand succès. Elles traitent de l’Histoire, des sciences, de l’orthographe… le plus souvent avec un montage dynamique, de l’humour, des faits frappants. Elles sont le plus souvent très courtes, quelques minutes.

N’est-ce pas paradoxal ? Un manque de culture malgré un visionnage parfois intensif de vidéos qui diffusent du savoir ?

Cela ne l’est en fait pas tant que ça. Construire son savoir, sa culture générale nécessite :

– Premièrement de mettre du sens dans ce qu’on voit, entend ou fait ;

– Deuxièmement de le relier à quelque chose qu’on connaît déjà.

Regardons de plus près ces deux étapes.

Premièrement, pour donner du sens, il est nécessaire de passer par un temps d’évocation mentale de ce qu’on est en train de lire ou regarder.

Prenons un contre-exemple : ce qui se passe lors du « binge watching ». Cette expression désigne le fait de regarder des séries télé en continu, sans s’arrêter. Regarder à la suite les 15 épisodes constituant une saison d’une série, ce qui peut durer 6 heures, est du binge watching. L’inconvénient de cette façon de consommer des programmes audio-visuels est qu’elle ne donne pas le temps de penser à ce qu’on est en train de regarder. Les images défilent, de même que les dialogues, sans que le cerveau ait le temps d’imprimer.

Conséquence : tout ce qui a été vu et entendu ne s’inscrit pas dans la mémoire. A la fin du visionnage, la personne sera bien en peine de raconter en détail tout ce qui s’est passé. Il lui restera la trame et quelques scènes qui l’ont frappée. Cela ne l’a pas empêchée de prendre du plaisir. Simplement, il ne lui en reste rien après coup.

C’est une première raison pour laquelle un ado qui a regardé pendant des heures des vidéos qui ont pourtant un intérêt pédagogique, n’en retient pratiquement rien. Son cerveau n’a pas eu le temps de se l’approprier. Il lui aurait fallu du temps pour « coder » ce qu’on lui présente.

Deuxièmement, construire son savoir nécessite de faire des liens entre les informations.

Comprendre quelque chose consiste en effet à le relier à quelque chose qu’on connaît déjà. C’est tout le travail de l’enseignant que d’ajouter de nouvelles connaissances en les rattachant à ce qui a été vu auparavant. Ainsi, un élève qui regarde une vidéo qui raconte une anecdote amusante sur le général de Gaulle lorsqu’il était à Londres, n’en fera rien et l’oubliera vite s’il ne fait pas un lien avec qui était le général de Gaulle, ce qu’il faisait à Londres, quand, pourquoi, etc. Tout se passe comme si les briques de construction d’un édifice étaient éparpillées sur le sol, au lieu d’être assemblées entre elles avec un plan d’ensemble.

Nous verrons dans les épisodes suivants comment faire pour rendre ces vidéos, dont les ados sont friands, utiles à la recherche de sens et à la construction du savoir.

Cet épisode est proposé par Anne-Paule DUBOULET

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Dans un autre épisode  « Les fiches de révision, est-ce vraiment utile ? » nous avons vu que, pour être utile, la fiche de révision doit vous permettre de réaliser au moins l’une des trois opérations mentales indispensables aux apprentissages : comprendre, mémoriser et réfléchir.

Pourquoi faire des fiches vous aiderait-il à mieux comprendre et réfléchir ? 

Dans cet article, je vous propose de :

• Vous rappeler ce qu’il faut faire pour comprendre et pour réfléchir, 

• Voir en quoi les fiches peuvent vous apporter une aide précieuse,

• Vous présenter différents types de fiches pour enrichir vos méthodes de travail

Comprendre et réfléchir

Qu’est-ce que « comprendre » ?

Il existe 5 questions qui permettent d’approfondir la compréhension, elles peuvent être posées quel que soit le contenu du cours.

« C’est quoi ? » Cette question permet de définir la notion : la formule du théorème en mathématique, le concept en SES ou en philosophie… Définir suppose de connaitre le sens de chacun des termes employés

« Pour quoi faire ? » Se poser cette question suppose d’anticiper l’usage concret de ce que vous voulez comprendre.  Quel type de problème cette connaissance va-t-elle vous permettre de résoudre ?

« Comment ? » Quelle est la démarche à suivre pour utiliser cette connaissance ? Comment introduire ce concept dans une dissertation ? Comment utiliser cet outil mathématique dans un exercice ? Il s’agit de maitriser le mode d’emploi pratique de la notion ou de l’outil concerné.

« Avec Quoi ? » C’est parce que vous aurez une vue d’ensemble du sujet que vous pourrez organiser vos connaissances et les réutiliser au moment opportun. Il s’agit donc de remettre cette notion ou cet outil dans son contexte : chapitre du cours, mouvement de pensée, contexte historique … La mémoire fonctionne par liaisons et par associations : Avec quelle autre connaissance pouvez-vous mettre celle-ci en relation ?

« Pourquoi ? » D’où vient cette notion ? Quelle est la démonstration de ce théorème ? Pourquoi cet outil a-t-il été conçu ? Il s’agit de développer une curiosité pour les conditions d’apparition de cette connaissance. Ces informations constitueront des liens supplémentaires pour la mémoriser.

Alors, pourquoi les fiches de révision vous permettraient-elles de mieux comprendre ?

Tout simplement parce que faire une fiche vous conduit à répondre aux 5 questions de la compréhension. Il s’agit donc d’une démarche concrète et efficace pour approfondir vos connaissances et savoir-faire.

C’est pourquoi utiliser une fiche toute prête n’a pas la même efficacité.

 Qu’est-ce que « réfléchir » ?

Réfléchir consiste à mettre en lien un problème présent avec des connaissances mémorisées.

Plus vos connaissances seront hiérarchisées, structurées et organisées, plus vous serez capable de retrouver les outils et les notions dont vous avez besoin en fonction des problèmes qui vous sont posés.

Alors, pourquoi les fiches de révision vous permettraient-elles de mieux réfléchir ?

Parce que cela vous conduit à organiser et à trier vos connaissances. Ainsi, quand vous devrez répondre à une question, rechercher dans votre mémoire la connaissance appropriée sera plus facile.

Les différents types de fiches

La fiche de cours

On connait tous la fiche la plus classique, celle qui permet de résumer le cours. 

Elle vous oblige à répondre à 3 des 5 questions de la compréhension « C’est Quoi ? » « Pourquoi ? » et « Avec Quoi ? ».

Ainsi vous synthétisez vos connaissances en ayant le souci de mettre en évidence les définitions, les démonstrations et les faits importants et les liens qui existent entre eux.

A vous de trouver la mise en page et les codes qui vous conviennent pour rendre cette fiche attrayante. Il est important de savoir que l’on a une meilleure vision globale sur une fiche A4 présentée à l’horizontal.

Une autre forme intéressante pour les fiches de synthèse est la carte mentale, encore plus visuelle et permettant de mettre en évidence les liens entre les informations.

La fiche méthode

Elle vous conduit à répondre aux questions « C’est Quoi ? » « Pour quoi faire ? » et « Comment ? ».

Vous établissez clairement la définition d’un outil (théorème, loi, règle, concept…), l’usage concret que vous pouvez en faire et la démarche pour l’utiliser. Par exemple, vous pouvez décrire une formule de maths et comment l’appliquer dans un exercice type.

La fiche analyse ou questions

Elle vous permet de répondre aux questions « Pour quoi faire ? » et « Avec Quoi ? ».

Cet épisode est proposé par Odile COLLENOT

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Les fiches de révision, est-ce vraiment utile ?

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Les fiches de révision, sont-elles vraiment utiles ?

Conseillez-vous à votre ado de faire des fiches de révision, ou faites-vous partie de ceux qui estiment que cela prend trop de temps, que ça n’a aucune valeur ajoutée?

On voit des lycéens et des étudiants réussir avec ou sans fiches. Alors qu’en est-il réellement ? Les fiches de révisions sont-elles vraiment utiles ?

Prendre conscience des étapes nécessaires pour bien mémoriser

Tout d’abord, il faut prendre conscience des trois étapes qui sont nécessaires pour bien mémoriser :

·   Sélectionner les informations à mémoriser et les comprendre

·   Les revoir régulièrement pour mémoriser sur le long terme et éviter le piège de l’oubli qui est systématique quand on ne révise qu’une seule fois

·   S’entrainer, se mettre dans les conditions d’une évaluation pour savoir retrouver et mobiliser ce que l’on a appris le jour J

Et pour cela il faut avoir en tête que vous devrez effectuer trois types d’action :

·   Comprendre les informations ; Ce qui nécessite que vous vous posiez des questions, que vous cherchiez à y répondre, et que vous fassiez des liens entre les différentes informations que vous devez vous approprier.

·   Mémoriser ; Ce qui implique que vous anticipiez l’usage concret que vous allez faire des informations.

·   Et enfin réfléchir pour réutiliser les informations apprises ; Ce qui suppose que vous ayez structuré vos connaissances de manière claire et organisée dans votre tête, et que vous ayez une vue d’ensemble des informations à votre disposition afin de sélectionner rapidement ce qui vous sera utile lors de l’évaluation.

Fiches ou pas fiches

La question n’est pas tant de savoir s’il faut ou non faire des fiches mais bien de savoir si on respecte les principales étapes de la mémorisation quand on apprend ses cours.

C’est ce qui explique que certains étudiants n’ont pas besoin de faire de fiche de révision pour réussir leurs examens car ils réalisent spontanément les différentes opérations mentales (comprendre, mémoriser, réfléchir) lorsqu’ils apprennent. 

Lorsqu’ils écoutent l’enseignant pendant un cours (ou qu’ils reprennent leurs notes après-coup), ils se posent des questions pour mettre les informations en lien les unes avec les autres. Ils anticipent également d’emblée l’usage concret qu’ils pourront en faire.

Lorsqu’ils font un exercice, ils ne s’attachent pas à mémoriser les réponses, mais à cerner les étapes logiques de résolution du problème général dont l’exercice n’est en fait qu’un exemple parmi d’autres.

Lorsqu’ils sont en examen, ils ont pris du recul vis-à-vis du contenu du cours, qu’ils ont structuré et organisé dans leur tête ce qui leur permet de faire sereinement des liens entre les questions posées et les connaissances qu’ils maîtrisent.

Vous devez donc vous poser la question suivante : faites-vous spontanément ce travail de questionnement, de mise en lien et de structuration lorsque vous apprenez ?

Si vous ne le faites pas, élaborer des fiches de révision est une technique efficace pour vous aider à comprendre, mémoriser et réfléchir plus efficacement.

Mais attention, il ne sert à rien de faire des fiches si vous vous contentez de recopier les informations sans vous poser aucune question, et si vous souhaitez les mémoriser sans avoir aucune idée de la façon dont vous pourrez les utiliser ensuite…

Les fiches sont inutiles si :

·   Elles ne sont pas bien faites. Par exemple, réécrire en plus petit l’intégralité du cours n’est pas une fiche pertinente. C’est seulement une perte de temps !

·   Elles ne correspondent pas à votre besoin. Par exemple vous avez besoin de structurer et de comprendre et votre fiche est une liste d’informations sans lien les unes avec les autres

·   Vous ne les travaillez pas régulièrement.

·   Vous les relisez passivement. En effet, on sait que pour mémoriser efficacement il faut restituer à l’écrit ou à l’oral ce que l’on vient de lire. L’objectif est de mettre ainsi en évidence ce que l’on a retenu et surtout ce que l’on n’a pas retenu. Mettre le doigt sur ce que l’on ne sait pas, c’est déjà une première étape vers la mémorisation de l’information !

·   Vous ne vous entraînez pas mais misez tout sur la relecture de vos fiches

Quand faire des fiches ?

Il n’est pas forcément nécessaire de faire des fiches tout le temps et pour tous les cours, vous pouvez les utiliser quand :

·   Il y a beaucoup plus d’informations à mémoriser.

·   Les cours sont compliqués à comprendre.

·   Quand vous avez peu d’évaluations sur un sujet

·   Les exercices faits en cours ne permettent pas d’utiliser tous les outils à connaître.

Qu’est-ce qu’une bonne fiche de révision ?

Le problème n’est pas la fiche de révision en elle-même mais la méthode pour la réaliser.

Une méthode efficace doit vous « obliger » à réaliser les opérations mentales qui vont servir vos objectifs.

Si vous voulez comprendre un contenu, il faut que votre méthode vous « oblige » à vous questionner, à faire des liens et à anticiper l’usage concret des informations.

Si vous voulez mémoriser plus efficacement, il faut que votre méthode vous « oblige » à exploiter les principes de la mémoire pour les mettre au service de la mémorisation de votre contenu.

Si vous voulez réfléchir de manière plus efficiente, il faut que votre méthode vous « oblige » à structurer, ordonner et mettre en lien vos connaissances. 

Faire une fiche doit permettre de répondre aux questions : « Pourquoi nous demande-t-on de savoir cela ? », « A quoi cela va-t-il m’être utile ? », « A quelle question cette information permet-elle de répondre ? « , « Quels sont les exercices dans lesquels j’ai utilisé cette définition, formule, théorème ? », etc.

 Enfin une fiche doit être attrayante (donner envie d’être utilisée régulièrement) et synthétique. En effet, voir que tout son cours tient sur une seule feuille a un côté rassurant aux moments des révisions.

Bonne écoute! N’oubliez pas de vous abonner.

Cet épisode est proposé par Odile COLLENOT

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